Conservation curative - restauration
La conservation curative consiste à intervenir directement sur une œuvre en danger pour stopper un processus d'altération et rétablir une intégrité physique.
La restauration vise à améliorer la lisibilité et l'usage des œuvres en intervenant directement sur un objet sain et stable, mais elle ne permet pas de retrouver un état antérieur.
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Nous pouvons différencier les interventions à réaliser selon le type de peinture : peintures de chevalet (tableaux) ou peintures murales par exemple.
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Puis nous pouvons différencier les interventions réalisées sur la couche picturale et sur le support. Dans tous les cas, le traitement de l'œuvre se fait en prenant en compte son intégralité, puisqu'une intervention sur un élément impacte le reste de l'œuvre.
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Enfin, nous distinguons les interventions minimales des interventions fondamentales.
Les interventions minimales sont généralement peu invasives. Le choix des traitements est fait de manière à séparer les étapes, par exemple la consolidation de la couche picturale et le renfort de la toile. Chaque altération est traitée individuellement.
Une intervention fondamentale permet en revanche de traiter plusieurs altérations en même temps et ainsi améliorer durablement l'état général de l'œuvre.
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Le choix du traitement doit s’adapter à l’œuvre, à son histoire matérielle, à ses valeurs (historique, usage, esthétique, etc.), à son usage futur et donc aux conditions de conservation auxquelles elle sera exposée (monument historique ou musée, exposition permanente ou prêt…).

Couche picturale
Interventions minimales :
​Refixage localisé.
Dépoussiérage.
Décrassage.
Régénération ou harmonisation des vernis et des repeints.
Interventions fondamentales :
Allègement/retrait des vernis.
Retrait des anciens repeints et comblements.
Comblement des lacunes.
Vernissage.
Réintégration.

Support toile
Interventions minimales :
Reprise des déformations (poids, chambre humide, table aspirante chauffante, bâti extenseur, etc.).
Refixage localisé des toiles.
Reprise de déchirures (fil à fil, pièces).
Pose de bandes de tension.
Reprise de la tension.
Révision du châssis.
Interventions fondamentales :
Refixage généralisé.
Rentoilage traditionnel à la colle de pâte.
Doublage mixte.
Changement du châssis.

Peintures murales
Interventions minimales :
Dépoussiérage.
Dégagement de badigeon.
Décrassage.
Consolidation et refixage localisés (coulis).
Harmonisation des vernis et des repeints.
Interventions fondamentales :
Reprise de marouflage.
Dépose et transfert sur un nouveau support.
Comblement des lacunes.
Réintégration.
« La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse. »
Charte de Venise, Article 9 (1964)
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« Le conservateur-restaurateur doit limiter son intervention au strict nécessaire. »
Code de l’ECCO, Article 8 (2002)